Trafic sexuel par Internet

Le trafic sexuel par internet ou exploitation sexuelle en ligne[1],[2],[3],[4], tourisme sexuel par webcam[5] ou trafic de cybersexe[6] est un cybercrime comprenant une traite à des fins d'exploitation sexuelle et la diffusion en direct via des webcams d'exhibitions, d'actes sexuels imposés ou de viols, pouvant dégénérer en tortures et actes de barbarie allant jusqu'à la mort.

L'exploitation sexuelle en ligne est distincte des autres crimes sexuels[7]. En dehors des cas de sextorsion, les victimes sont amenées par les trafiquants dans ce qui est appelé en anglais des « antres de cybersexe » ou salles de streaming, et qui sont n'importe quel lieu doté d'au moins une webcam et d'appareils connectés à Internet avec un logiciel de diffusion en direct. Là, les victimes sont forcées d'accomplir des actes sexuels sur elles-mêmes ou sur d'autres personnes dans le cadre d'un esclavage sexuel, ou bien elles sont violées par les trafiquants ou des agresseurs commandités dans des diffusions en direct. Les victimes reçoivent fréquemment l'ordre de regarder sur des écrans partagés les consommateurs ou acheteurs distants lorsqu'ils payent en direct, et sont contraintes d'obéir à leurs demandes. Il s'agit souvent d'une forme de prostitution forcée commercialisée en ligne[8]. Les femmes[9],[10] les enfants et les personnes en situation de pauvreté sont particulièrement vulnérables[11],[12] aux rapports sexuels forcés sur Internet. Les images produites pendant le crime peuvent relever du viol pornographique[13],[14] ou de pédopornographie[15],[16],[17] filmé et diffusé en temps réel ; elles sont susceptibles d'être enregistrées[18].

Il n'y a pas de données exhaustives sur l'ampleur de l'exploitation sexuelle en ligne dans le monde[19],[20],[21]. La technologie permettant de détecter tous les cas de diffusion de crimes en direct sur internet n'a pas encore été développée[22] et celles existantes ne sont pas toujours utilisées par les fournisseurs d'accès en ligne[23]. Pour les seules Philippines, le chiffre d'affaires est estimé à plus d'un milliard de dollars[16]. Ce trafic illicite qui a vu le jour avec l'ère numérique est lié à la mondialisation. Basé en premier lieu sur la pauvreté, il est né de l'expansion mondiale des télécommunications et de la prolifération mondiale d'Internet[11] et des smartphones[24],[25],[26], en particulier dans les pays en développement . Il a également été facilité par l'utilisation de logiciels, de systèmes de communication cryptés[27] et de technologies de réseau[28] en constante évolution[8], ainsi que par la croissance des systèmes internationaux de paiement en ligne avec des services de virement bancaire[24],[20],[29] et des crypto -monnaies qui cachent l'identité des auteurs des transactions[30],[14],[31]. Il a été favorisé par les périodes de confinement liées à la pandémie de covid-19.

La nature transnationale et l'échelle mondiale du trafic de cybersexe nécessitent une réponse unie des nations, des entreprises et des organisations du monde pour réduire les cas de crime[32], protéger, secourir et réhabiliter les victimes ; et arrêter et poursuivre les auteurs. Certains gouvernements ont lancé des campagnes médiatiques de plaidoyer axées sur la sensibilisation au crime. Ils ont également mis en place des séminaires de formation organisés pour apprendre aux forces de l'ordre, aux procureurs et aux autres autorités, ainsi qu'aux travailleurs des ONG, à lutter contre le crime et à fournir un service de suivi adapté aux traumatismes[33]. Une nouvelle législation contre le trafic de cybersexe en ligne est considérée comme nécessaire au XXIe siècle[26].

  1. Sécurité publique Canada, « L'exploitation sexuelle des enfants sur Internet », sur www.securitepublique.gc.ca, (consulté le )
  2. (en) « Child Sex Abuse Livestreams Increase During Coronavirus Lockdowns », NPR,
  3. (en) « Philippines child slavery survivors fight to heal scars of abuse », Reuters,‎ (lire en ligne)
  4. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées dx.doi.org_ti04336
  5. (en) Masri, « Webcam Child Sex Abuse », Capstones,‎ (lire en ligne)
  6. (en) « Improving the regulation of cybersex trafficking of women and children through the use of data science and artificial intelligence », Global Campus of Human Rights,‎ (lire en ligne)
  7. (en) Carback, « Cybersex Trafficking: Toward a More Effective Prosecutorial Response », Criminal Law Bulletin, vol. 54, no 1,‎ , p. 64–183
  8. a et b (en) « Child Sexual Exploitation », Europol,
  9. (en) « Australian arrested over alleged cybersex den », ABC News,
  10. (en) « In cybersex den: Dutchman nabbed, 8 women rescued », The Freeman,
  11. a et b « Cyber-sex trafficking: A 21st century scourge », CNN,
  12. (en) « Child sex abuse live streams rising at 'alarming rate' amid surge in 'cybersex trafficking' », The Independent,
  13. (en) « National Cyber Crime Reporting Portal » [archive du ], India India, (consulté le )
  14. a et b (en) « Bithumb delists Monero amid Nth room sex scandal », Cryptopolitan,
  15. (en) « Philippines Makes More Child Cybersex Crime Arrests, Rescues », VOA,
  16. a et b (en) « Philippine children exploited in billion-dollar webcam paedophilia industry », The Sydney Morning Herald,
  17. « First paedophile in NSW charged with cybersex trafficking », the Daily Telegraph,
  18. « Study on the Effects of New Information Technologies on the Abuse and Exploitation of Children », UNODC,
  19. « Philippines targets cybersex trafficking but young victims are often left in limbo », South China Morning Post,
  20. a et b « Global taskforce tackles cybersex child trafficking in the Philippines », Reuters,
  21. « Surge in online sex trade of children challenges anti-slavery campaigners », Reuters,
  22. « Internet child sex abuse contagion in PH: 8 out of 10 perpetrators related to victims », Inquirer,
  23. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées tripledIn3years
  24. a et b « Cheap tech and widespread internet access fuel rise in cybersex trafficking », NBC News,
  25. « Former UK army officer jailed for online child sex abuse », Reuters,
  26. a et b « Cybersex trafficking spreads across Southeast Asia, fuelled by internet boom. And the law lags behind », South China Morning Post,
  27. « Chasing Shadows: Can technology save the slaves it snared? », Thomson Reuters Foundation,
  28. « No country is free from child sexual abuse, exploitation, UN's top rights forum hears », UN News,
  29. « Webcam slavery: tech turns Filipino families into cybersex child traffickers », Reuters,
  30. « How the internet fuels sexual exploitation and forced labour in Asia », South China Morning Post,
  31. « Online child sex abuse rises with COVID-19 lockdowns: Europol », Reuters,
  32. (en) « Safe from harm: Tackling online child sexual abuse in the Philippines », UNICEF Blogs,
  33. « 'We didn't have much to eat': Poverty pushes some kids towards paid sex abuse in the Philippines », CNA,

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